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Vive les hérissons et l'écriture!

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18 novembre 2009

La cinquième saison

Je ne sais pas qui a dit qu’il y avait 4 saisons, mais je considère que cela a été une erreur monumentale!

Quand on pense aux différentes saisons, on a toujours une image bien précise en tête. C’est sûr qu’il peut y avoir des variations, que ce n’est pas toujours pareil d’une année à l’autre, mais ça reste quand même dans les normes habituelles.

Si je vous parle de l’hiver, vous penserez au froid, à la neige qui recouvre tout et peut-être à Noël. Certains aimeront pour pouvoir pratiquer leur sport préféré, comme le ski, le patin et la raquette, pour d’autres, cette saison signifie surtout le pelletage, les trottoirs glissants et une augmentation de la facture d’électricité à cause du chauffage. Côté paysage, l’hiver représente le blanc, les montagnes de neige, les patinoires, les décorations de Noël et les vents du Nord.

Si je vous parle du printemps, vous aurez en tête les bourgeons, le vert éclatant qui reprend le dessus, la joie des températures un peu plus clémentes qui refont surface, les tulipes et autres fleurs printanières qui viennent pointer le bout de leur nez. On pense au retour des oiseaux, à la vie (animale et végétale) qui reprend, on veut ouvrir les fenêtres et faire notre grand ménage. Le soleil revient plus éclatant et les journées rallongent un peu. Pâques, la semaine de relâche et les cabanes à sucre viennent égayer cette période.

L’été amène la chaleur, les périodes d’humidité entrecoupées de périodes de sécheresse, le gazon long parfois le gazon jauni, des fleurs à profusion, le chant des oiseaux et des grillons (et aussi le retour des moustiques!). Il fait clair tard le soir et le soleil se lève tôt le matin. C’est une période qui signifie les vacances, les piscines, les enfants qui s’amusent et les vélos dans les rues.

L’automne, de son côté, nous donne une image colorée de la nature, un dernier regain de beauté avant l’hiver. Il fait encore assez doux pour se contenter de sortir avec un petit manteau, les arbres se parent de mille couleurs, l’odeur des feuilles mortes est partout. On pense aussi aux décorations d’Halloween et à ranger nos accessoires d’été. On a encore de belles journées avec un éclairage assez long pour pouvoir profiter du début des soirées. Les grosses chaleurs sont parties, on profite d’aller se promener à l’extérieur, d’aller cueillir des pommes et on entend les oiseaux repartir vers le Sud.

À quelques images et stéréotypes près, voilà ce à quoi on peut s’attendre lorsqu’on parle des différentes saisons au Québec.

Pourtant, en ce moment, et comme à tous les mois de novembre, ce qu’on vit ne cadre pas du tout dans l’une ou l’autre de ces descriptions. Le temps est gris, les arbres sont nus, il n’y a plus de fleurs ni de couleurs ni de décorations d’aucune sorte, le soleil se couche tôt et se lève tard, ce qui fait que plusieurs ne voient pratiquement plus la lumière du soleil durant leur semaine de travail. Il fait parfois froid, parfois un peu plus doux, mais c’est souvent humide et pluvieux, ce qui rend les sorties à l’extérieur beaucoup moins agréables. On ne sait pas trop comment s’habiller tant le temps est changeant. C’est un temps maussade qui se ressent sur les humeurs des gens. Tout est gris, mêmes les rues et les bâtiments ont un aspect sale, cette vision encore aggravée par le soleil qui se cache généralement derrière de gros nuages.

Alors que les oiseaux sont partis et que les animaux vont se cacher pour commencer leur hibernation, nous, on est là à continuer sur notre rythme effréné de la vie quotidienne, sans rien changer à nos habitudes et en niant que la température a un impact sur nous. Qui n’aurait pas envie de dormir plus le matin? Qui ne ressent pas une plus grande fatigue sans raison ces jours-ci ou une envie de manger beaucoup plus que d’habitude? Qui n’a pas les nerfs à fleur de peau?

Cela nous rappelle que nous sommes avant tout des mammifères, que nous avons besoin de lumière et que ce temps maussade n’est pas fait pour nous. Les générations antérieures, alors qu’elles n’avaient pas l’électricité et que les travaux dans les champs étaient terminés l’avaient bien compris : les soirées étaient courtes, les gens allaient se coucher et prenaient un moment pour souffler et se remettre avant que les corvées de l’hiver ne commencent.

Alors, moi, je dis que le mois de novembre ne fait pas partie de l’automne mais ni de l’hiver non plus. C’est une période entre deux, une période morne, qui devrait servir à se reposer et à refaire le plein d’énergie.

En ce moment, dans ma tête, l'automne est fini. Lorsque la neige commencera à tomber, lorsque les lumières de Noël commenceront à illuminer les rues et les maisons, lorsque le jour recommencera à s’allonger, alors là, nous pourrons dire que nous sommes vraiment rendus à l’hiver.

Mais en attendant, je continue à dire que nous sommes en plein dans la cinquième saison! Bon courage à tous!

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18 novembre 2009

Je ne vous oublie pas...

Eh non, je n’ai pas oublié ce blog, contrairement à ce que vous pourriez croire. Le temps passe vite, tout le monde est bien occupé et je ne suis pas différente des autres à ce sujet.

Je ne sais pas quand je vais venir écrire, mais je le garde ouvert et je continue d’espérer réussir à trouver le temps de venir écrire des messages plus souvent, car j’adore écrire et j’ai toujours pleins d’idées en tête.

Je participais (rarement, mais c’était quand même ma contribution majeure à ce blog!) au Jeu des titres, mais le jeu est maintenant fermé. J’ai quand même gardé la liste de tous les titres qui avaient été proposés et j’espère continuer à venir écrire des textes à ce sujet une fois de temps en temps, m’inspirer des titres proposés pour créer peut-être de nouvelles histoires...

Bref, je reviendrai, assurément, je n’ai pas l’intention de fermer mon blog, loin de là, mais disons juste que je suis dans une période de dormance pour le moment... Mais ne vous inquiétez pas, même si je ne sais pas quand, j'ai bien l'intention de revenir écrire plus souvent...

8 mai 2009

Le jeu des titres : Votre appel est important pour nous

Bonjour à tous!

Ou plutôt devrais-je dire "rebonjour"! Deux fois dans la même journée, décidément, je me dépasse! Mais tel que promis un peu plus tôt, voici le dernier texte que j'ai eu le temps d'écrire pour le Le jeu des titres (http://lejeudestitres.canalblog.com/).

Attention, par contre, c'est loin d'être un texte dans le même genre que ce que je fais habituellement. C'est plus une constatation, un opinion, tout simplement...

Je vais essayer de prendre moins de temps pour ajouter un autre texte une prochaine fois!

Le titre cette fois-ci : Votre appel est important pour nous (proposé par Blogue L'éponge).

Bonne lecture!

VOTRE APPEL EST IMPORTANT POUR NOUS

Quoi de plus enrageant que d’entendre cette petite phrase alors qu’on a été mis en attente? Qu’on appelle une compagnie, un service public ou une entreprise privée, il est rare de pouvoir parler directement à quelqu’un dès le premier coup. Que ce soit pour porter plainte, poser une question, changer un contrat ou même pour acheter, on se retrouve bien souvent à perdre notre temps sur une ligne en attente.

Quand ils en ont les moyens, on aura droit à une « charmante » petite musique d’ambiance pour nous aider à nous faire patienter, sinon, on reste dans le silence le plus total jusqu’à... ce que quelqu’un ne nous oublie pas et nous réponde, du moins, on l’espère bien.

Certains préféreront accéder à une boîte vocale, qui permet de laisser un message. C’est vrai que ça peut être utile... mais encore là, on n’a jamais la certitude que la personne va prendre le temps de nous rappeler et si jamais elle le fait, on ne sait pas quand!

La mise en attente peut faire partie d’une stratégie déjà bien planifiée d’avance. Si une personne appelle pour porter plainte, pour signaler un erreur de facturation ou pour changer un contrat quelconque et qu’elle doive se battre pour avoir la ligne et perdre ainsi un temps considérable en attente, si en plus elle se fera transférer quelques fois et qu’elle doive rappeler à quelques reprises, cela risque fort de la décourager et finalement, elle n’ira pas jusqu’au bout de sa démarche, ce qui bien souvent profite à l’entreprise.

Parfois, c’est tout simplement car il y a un achalandage considérable et que toutes les lignes sont prises. Tout selon l’occasion, ça peut être une bonne chose. Par exemple, si quelqu’un essaie d’appeler pour donner un don durant un téléthon et que toutes les lignes sont occupées, c’est bon signe, cela signifie que ça fonctionne bien et qu’ils vont collecter beaucoup d’argent! Dans ce genre de situation, on est bien prêt à attendre et parfois à resignaler un peu plus tard; par contre, c’est un peu moins agréable lorsqu’il y a une tempête de neige et qu’on essaie de savoir quand passera le prochain autobus!

La ligne d’attente peut aussi être dû par un manque de ressources, tout simplement. Que ce soit un manque de téléphones, un manque d’argent ou un manque de personnel, les gens font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont, tout simplement. Il manque d’argent et de budget partout, même dans des services pourtant essentiels. On se rappellera tous le cas qui avait passé dans l’actualité il y a quelques années où une femme, en composant le 911, avait été mise en attente car il manquait de réceptionniste pour prendre son appel. Elle avait dû se reprendre à 3 fois avant d’avoir la ligne, ce qui est tout à fait inacceptable!

Mais il peut arriver aussi qu’on soit mis en attente à cause du laxisme de certaines personnes. Pour certaines personnes, le service à la clientèle n’est vraiment pas dans leurs philosophie. Combien de fois cela arrive-t-il qu’on ne nous réponde pas car l’employé à l’autre bout du fil ne veut pas reporter sa pause-café? Ou parce qu’il a d’autres choses à faire? Ou tout simplement parce que ça ne lui tente pas? Après tout, on ne sait pas ce qui se passe au bout du fil et peut-être que votre interlocuteur se fout complètement de vous!

Vous riez? Vous croyez qu’on n’est pas rendu si minable dans l’altruisme? Je vais vous donner un exemple concret qui m’est arrivé il n’y a pas si longtemps... J’appelle pour avoir un taxi, le réceptionniste me répond et avant même que j’aie eu le temps de dire un mot, il me dit « Je dois vous mettre en attente, ne quittez pas. ». Mais la fonction en attente n’a pas fonctionné pour je-ne-sais-quelle-raison et au lieu d’entendre la superbe musique ou le silence déconcertant comme à l’accoutumée, je suis restée à l’écoute et j’entendais l’employé à l’autre bout de la ligne terminer de raconter sa fin de semaine avec ses nombreuses conquêtes féminines. Cela a duré un bon 3 minutes avant qu’il ne daigne revenir me répondre! Quand je lui ai dit ma façon de penser, il a raccroché. J’ai voulu porter plainte à la compagnie, mais j’ai dû faire plusieurs appels, je me suis faite transférer quelques fois et comme le bureau des plaintes est ouvert seulement durant mes heures de travail, j’ai finalement décidé de laisser tomber... une fois de plus ou de moins, qu’est-ce que ça va changer... on a l’habitude!

Décidément, on ne s’en sort pas!

8 mai 2009

Je suis de retour...

Bonjour à tous!

Je sais, je sais! Cela fait une éternité que je ne suis pas venue écrire. Comme pour tout le monde, le temps passe trop vite et même si j'ai pleins d'idées et que je continue à vous lire, je ne trouve pratiquement plus le temps de venir écrire...

Je veux encore participer au Jeu des titres, même si j'ai plusieurs (mais vraiment plusieurs!) titres de retard. Je ne sais pas si je participerai à tous, mais je vais essayer d'en faire le plus possible. Et comme j'ai cru comprendre qu'il y aurait une pause de titres durant l'été, cela me donnera peut-être l'occasion d'écrire quelques textes et de rattraper ainsi mon retard... si les gens veulent bien me lire encore, bien entendu!

Je sais que je l'ai déjà dit... mais je vais vraiment essayer d'écrire plus souvent, surtout que la plupart des titres suggérés me donnent pleins d'idées de textes possibles!

Alors, ne désespérez pas, je vais essayer de revenir un peu plus souvent! J'ai d'ailleurs un texte qui est presque terminé que je viendrai ajouter sous peu!

J'espère que vous profitez du beau temps et que vous avez justement un peu plus de temps que moi pour en profiter!

Je reviens sous peu avec un nouveau texte, c'est promis!

12 mars 2009

Le jeu des titres : La ville en feu

He oui, me voici finalement de retour! Cela a été long, et j'ai bien des textes pour le jeu des titres (http://lejeudestitres.canalblog.com/) à rattraper... En voici déjà un, les autres suivront un autre moment donné!

LA VILLE EN FEU

« À mort!, À mort!, À mort! », scandait la foule survoltée à l’extérieur. Et moi, terrée dans un recoin sombre de ma maison, immobile, je ne pouvais qu’attendre et espérer, en tremblant d’effroi.

***

Les citoyens avaient complètement perdu la tête! Partout, dans chaque petit village et probablement même plus loin que ce que je pourrais imaginer, une immense chasse aux sorcières s’était mise en place. Des centaines, voire des milliers, de femmes de tous les âges avaient déjà été tuées pour « contrer le mauvais sort ».

Chaque femme un peu étrange, en fait qui ne répondait pas aux normes établies, pouvait soudainement être en état d’arrestation, et c’était sans compter les alchimistes et les herboristes, qui avec leurs décoctions et leurs savants mélanges, étaient automatiquement pointées du doigt.

***

« Tuons la sorcière! », répétait cette même foule en frappant contre ma maison avec l’espoir de venir m’y déloger.

La maison trembla, je compris que quelques personnes avaient dû aller chercher un bélier dans l’espoir de défoncer la porte que j’avais si soigneusement barricadée.

***

Cela n’avait pas toujours été ainsi. Cela était même assez récent comme situation. Pendant longtemps, les femmes qui connaissaient les plantes et savaient faire des onguents avait été bien accueillies. Si certaines personnes s’en méfiaient, la plupart n’étaient que trop heureuses de pouvoir compter sur de telles compétences dans leurs environs.

Les gens ne le disaient pas haut et fort, mais la majorité des villageois utilisaient les services de ces femmes herboristes. Les onguents contre la fièvre, contre les infections et contre les brûlures faisaient fureur, tout comme les élixirs de vitalité, les solutions contre la douleur et les philtres d’amour.

Est-ce que cela fonctionnait à tous les coups? Rien n’est infaillible, mais plusieurs personnes pourraient témoigner du succès de ces mélanges.

***

« Sortons là d’ici pour qu’elle puisse être jugée! » criait la foule à l’extérieur qui commençait à s’impatienter.

Tout à coup, la porte éclata en morceaux. La foule en colère se déversa à flot à l’intérieur de ma maison, se répandant dans chaque pièce, fouillant les recoins sombres les uns après les autres avec des cris de rage. Ce n’était plus qu’une question de secondes avant que je ne sois découverte...

***

Qu’est-ce qui s’était passé alors que les gens aimaient bien les femmes telles que moi?

Bien sûr, le clergé s’en était soudainement mêlé. Les prêtres et l’essor du culte à Jésus-Christ avaient pris toute la place. Les prêtres s’étaient mis à faire des sermons aux villageois, qui croyaient dur comme fer tout ce qu’ils entendaient.

Au début, seule les personnes païennes, c’est-à-dire qui n’avaient pas les mêmes croyances que les prêtres étaient visées. On leur brûlait la peau au fer rouge pour signifier à tous qu’il s’agissait de non-croyants.

J’avais bien sûr eu ma marque, comme plusieurs autres. Quelle souffrance! Sentir la peau fondre sous l’action de la chaleur, alors que des bras musclés vous empêchent de bouger. L’odeur de chair brûlée qui vient chatouiller les narines et qui donne l’envie d’être malade en pensant qu’il s’agit de sa propre chair. La sensation de brûlure intense qui perdure bien après que le fer ait été retiré... Un cauchemar totalement indescriptible!

***

« Elle est là! » crièrent quelques hommes en me découvrant. J’eus beau me débattre et crier, je fus rapidement maîtrisée par plusieurs paires de bras. Bâillonnée, les mains ligotées serrées, on me traîna sans ménagement hors de ma maison.

Quelques hommes apportèrent des torches et les lancèrent sur ce qui avait jusque là été ma demeure. Celle-ci s’enflamma rapidement, entièrement construite en bois.

Pendant que je voyais mes souvenirs et ma vie s’envoler en fumée, j’en oubliais presque les gens qui m’injuriaient, me crachant à la figure et me jetant d’autres détritus...

***

Après l’étape du marquage des infidèles, le clergé n’en resta malheureusement pas là. À cause des croyances religieuses, amenant l’idée de l’Enfer, des démons, des possessions démoniaques et du satanisme, certaines personnes finirent par associer tous ces crimes aux femmes qu’on disait un peu « folles » dans les villages.

Après tout, faire des mélanges pour enrayer des maladies ne prouvaient pas qu’il n’y aurait pas d’autres effets. Surtout, si cela fonctionnait sans que la païenne n’ait prié avec ferveur Dieu, cela était impossible! Elle avait donc dû prier « autre chose » et la seule option possible étant l’opposé, le Diable.

Et quand les onguents et autres crèmes ne fonctionnaient pas, la femme qui les avait préparé était tout de suite soupçonnée : peut-être même avait-elle fait exprès de faire échouer!

C’est ainsi que l’idée des femmes-sorcières fit son chemin. Plutôt que de tempérer les ardeurs et d’appeler à la clémence de ses confrères, l’Église ne fit qu’ajouter de l’huile sur le feu.

Les prêtres se mirent à se charger des procès, car les villageois pouvaient quand même se tromper et il fallait être certain qu’on avait bien affaire à une vraie sorcière...

***

En place publique, mon juge arriva. Toujours attachée de toute part, il me lit les chefs d’accusation qui pesait contre moi.

Culte à Satan, Action de sorcellerie, Nuisance à la vie publique, Mauvaise influence auprès des fidèles, ... Et la liste continua à s’allonger un certain moment. J’avais beau me débattre et faire des signes de négation, mon bourreau continua, imperturbable, à me nommer mes crimes.

Armes et couteaux pointés vers moi, on m’enleva mon bâillon pour me laisser une dernière chance de m’expliquer.

- Je ne suis pas une sorcière!, hurlai-je pour la énième fois depuis quelques semaines.

Aussitôt, le bâillon me fut remis.

- Elle nie ses actes!, s’exclama le prêtre. Bourreau, vérifier si ce qu’elle nous dit est vrai!

***

Les procès étaient bien souvent une pure formalité pour se donner une bonne conscience collective. Si la sorcière avouait ses crimes, on la croyait alors posséder et il n’y avait qu’une seule manière de confirmer cela : forcer le démon à faire surface.

On attachait la femme à une pierre et on la jetait au fond de l’eau, ou on la pendait. Si elle survivait, elle était alors aussitôt brûlée vive, car seul un véritable démon pouvait survivre dans de telles conditions et il fallait le détruire avant qu’il n’aille posséder quelqu’un d’autre. Si la femme mourait, elle n’était donc pas possédée, mais comme elle avait auparavant avouer ses crimes, on priait Dieu pour qu’il lui pardonne ses erreurs passées.

Si la sorcière niait tout acte de sorcellerie, le prêtre décidait bien souvent de la faire torturer jusqu’à ce que la vérité soit connue. Elle était ensuite brûlée vive pour ne pas prendre la chance qu’un démon passe par ce corps corrompu.

***

Après des souffrances inimaginables, toujours attachée à la place publique, je repris connaissance. Le bourreau m’avait brisé les doigts un à un, puis un pied. On m’avait lacérée, frappée, injuriée et presque étouffée à plusieurs reprises.

Plusieurs fois, le bâillon me fut enlevé et le prêtre me reposa la question fatidique : est-ce que j’avouais mes crimes?

J’ai essayé de nier le plus possible, mais au bout de quelques heures, mon esprit se brisa et je confirmai tout ce dont on m’accusait. Les mères amenèrent leurs enfants loin de la scène, les hommes me hurlèrent leur colère et le prêtre eut un sourire satisfait.

Quelques hommes de la foule qui restait, toujours de plus en plus survoltée, allèrent rapidement empiler un petit tas de bois sec. Un poteau fut érigée et on m’y traîna pour m’y attacher.

***

Lorsqu’une femme était reconnue coupable et amenée sur le bûcher, sa famille avait tout intérêt à fuir le plus loin possible et cela, très rapidement, car la croyance religieuse voulait que la sorcellerie se transmette de générations en générations. Toutes les femmes de la famille de la condamnée étaient brûlées vive en même temps, que ce soit les arrières-grand-mères comme les enfants et les petits-enfants. Ainsi, la communauté pouvait dormir en paix : il ne risquait pas de se faire contaminer par le Diable!

***

À moitié consciente, attachée sur le poteau en plein centre du bûcher, pour la première fois de ma vie, je me surpris à prier.

Comme j’étais la seule femme de la famille, on pouvait procéder à l’inhumation. Le bourreau apporta une torche et sous le regard de la foule qui s’était massée autour de la place d’exécution, il la lança au pied du monticule.

La fumée me piquant les yeux et la gorge, je regardais, impuissante, les flammes embraser les planches sur lesquelles j’étais.

Il n’y avait plus d’issue... J’espérais juste que la fumée m’aurait asphyxiée avant les flammes me dévorent...

Moi qui avait clamé haut et fort que je n’étais pas une sorcière, à ce moment précis, j’aurais tout donné pour en être véritablement une...

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30 janvier 2009

Jeu des titres : Soyez toujours gentils avec ceux qui achètent des billets de loterie

Bonjour à tous! Me revoilà avec un nouveau texte pour le Jeu des titres... en retard, toujours aussi fidèle à mon habitude. Ce titre a été proposé par Mica.

Pour les gens qui ne savent pas de quoi ils s'agit, vous n'avez qu'a aller voir sur le site http://lejeudestitres.canalblog.com/ .

Je vais essayer de me dépêcher un peu plus pour le titre suivant... et en attendant, bonne lecture!

SOYEZ TOUJOURS GENTILS AVEC CEUX QUI ACHÈTENT DES BILLETS DE LOTERIE

John avait toujours mené une petite vie bien ordinaire. Tout lui semblait morne, sans jamais rien de spécial et il se complaisait dans sa vie de solitaire, pour ne pas dire sa vie d’exclus de la société.

Tous les matins, il se levait et allait travailler. Il faisait un emploi qu’il n’aimait pas particulièrement, mais qu’il avait toujours eu. Il détestait son patron qui lui demandait bien souvent de faire du temps supplémentaire. Il n’aimait pas plus ses collègues, qu’il soupçonnait de parler contre lui dans son dos et de lui faire une mauvaise réputation.

Côté famille, ce n’était pas plus joyeux. La blonde qu’il avait eue quelques années plus tôt était partie dans les bras d’un autre homme plus jeune et depuis, il vivait seul, dans son appartement. Il avait adopté un chien, mais il avait vite trouvé que cela demandait beaucoup d’entretien et il avait presque été content lorsque celui-ci s’était fait frapper par un automobiliste.

Son propriétaire ne se souciait pas du tout de lui et le concierge de l’immeuble faisait tout pour le faire sortir de ses gonds.

Sa vie sociale était assez limitée également. Il ne parlait pas vraiment aux autres locataires, il ne connaissait pas ses voisins et il avait tourné le dos à son seul ami lorsque celui-ci lui avait menti sur une histoire d’argent.

Il ne sortait pas, n’allait pas prendre de repas aux restaurants et ne faisait jamais d’activité sociale. Il passait ses soirées devant la télévision et ne sortait que pour aller travailler. Les rares fois où on le voyait en public, c’était lorsqu’il allait se soûler à la taverne du quartier.

Il devait bien sortir aussi pour aller faire son épicerie, mais comme son alimentation était plutôt limitée et tournait beaucoup autours du fast-food, il réussissait à tout trouver ce dont il avait besoin au dépanneur du coin.

Toute sa vie se résumait à boire, à manger, à aller travailler et à dormir. Il méprisait les autres et n’était jamais aussi content que lorsqu’il se retrouvait seul dans ses affaires. Il n’avait pas de rêve, pas d’objectif à atteindre, il ne faisait que se laisser vivre, tout simplement.

Un de ses seuls plaisirs, mis à part la télévision et la boisson, était d’acheter des billets de loterie en même temps qu’il allait au dépanneur. Il ne les choisissait jamais et prenait encore moins le temps de sélectionner ses numéros chanceux, il ne faisait que spécifier qu’il en voulait pour tel montant et la commis s’arrangeait avec le restant. Il en achetait concernant les tirages de fins de soirée et aussi d’autres à gratter, ce qui l’occupait plusieurs heures par semaine. Il ne croyait pas vraiment en ses chances de gagner... mais un mince espoir subsistait toujours lorsqu’il entamait un nouveau billet.

Bien sûr, il gagnait parfois de petits montants, des billets gratuits, mais sur le nombre qu’il achetait, il n’y avait rien d’étonnant là-dedans. Cela ne faisait pas vraiment de différence puisque la semaine suivante, il dépensait ces petits gains par encore plus de billets.

***

Par une froide journée pluvieuse d’automne, alors qu’il venait de rentrer avec ses quelques sacs d’épicerie, il s’empressa de sortir la liasse de billets de loterie et commença à en gratter quelques uns, alors que les items qu’il venait juste d’acheter traînaient encore sur la table.

Il gagna quelques dollars par-ci, quelques dollars par-là, encore une fois rien de substantiel. Peut-être que ce soir, avec le tirage par numéro, serait-il plus chanceux?

Il alla travailler et ce fut une journée particulièrement enrageante. Le patron ne cessait de lui demander de nouvelles choses, les employés étaient sur son dos et encore une fois, il se ramassa à faire plusieurs heures supplémentaires en fin de journée.

Lorsqu’il arriva chez-lui, complètement en rogne, il se rendit compte qu’il avait manqué son tirage hebdomadaire en direct à la télévision. Il vint pour jeter son billet, de toute manière, ce n'était pas quelques dollars de plus ou de moins qui changeraient quelque chose à sa vie... mais sa conscience le retint à la dernière minute. Il décida donc d’attendre la rediffusion du tirage en fin de soirée pour vérifier son billet.

***

En fin de soirée, il s’installa devant la télévision, son billet bien en main, et regarda la reprise du tirage.

La première boule annonça un 4. Jetant un coup d’oeil sur le billet, il constata qu’il avait bel et bien un 4 sur son billet. L’espoir grandit dans un recoin de son esprit, comme à toutes les fois.

La deuxième boule montra un 49 et il fut surpris d’avoir le 49 également. Encore une, se dit-il avec un petit sourire, et il gagnerait 5$.

La troisième boule fut un 13. Les 13, il ne les aimait pas, ça portait toujours malheur! Mais à sa grande surprise, il y avait également un 13 sur son billet. Bon, ça y est, il venait de gagner 5$, il pourrait donc acheter deux ou trois billets de plus la prochaine fois.

Il faillit arrêter de regarder le tirage, après tout, l’important c’était de gagner un petit quelque chose, la commis au dépanneur lui dirait bien ensuite combien il avait gagné en réalité. Mais trop paresseux pour se lever, un peu fatigué par sa grosse journée de travail, il se mit à somnoler sur le divan, la télévision toujours ouverte.

Il ouvrit un oeil lorsque la présentatrice annonça le dernier numéro, c’est-à-dire le numéro complémentaire. À moitié endormi, il regarda sur son billet et ne vit pas le fameux numéro. Il vint pour se rendormir, mais son attention fut tout à coup portée sur la série de chiffres que la présentatrice nommait et qui résumait l’ensemble du tirage. Le 4, le 49 et le 13, il les avait déjà vus, mais ne venait-elle pas de nommer le 17, le 29 et le 33, soit trois autres chiffres qu’il avait bien sur son billet?

Tout à fait réveillé maintenant, il regarda à la télévision et juste avant que l’écran ne change pour un autre tirage, il aperçut les trois fameux chiffres. Le 4, le 13, le 17, le 29, le 33 et le 49... il les avait tous sur son billet! Il venait de gagner le gros lot, qui était ce soir de... 4 millions de dollars!

***

La suite avait déboulé très rapidement. Il avait appelé Loto-Québec pour confirmer les numéros, on lui avait dit de se rendre dès le lendemain à un tel endroit, il récupéra son prix, se fit prendre en photos par de nombreux journaux et magazines et bien sûr, il lâcha sa job, au grand plaisir de ses anciens collègues de travail.

Il se fit construire un petit château, dans le fin fond d’un bois qu’il avait également acheté, comme ça, il était bien certain qu’il n’aurait pas de voisins indésirables qui viendraient l’envahir.

Il engagea un domestique et s’acheta un bateau de croisière pour visiter les Caraïbes. Il était curieux de goûter au vins et boissons qui étaient très réputés dans cette partie du monde. Mais comme il n’aimait pas plus sortir une fois rendu là-bas, il se rendit compte qu’il était aussi bien d’importer les produits fins des Caraïbes directement chez-lui plutôt que d’y aller en personne et de devoir affronter des foules. Il importa donc des produits fins étrangers, pour s’apercevoir qu’il aimait bien mieux son fast-food qu’il avait toujours connu et sa bière de mauvaise qualité.

Il s’acheta ensuite une luxueuse voiture décapotable, mais il s’aperçut bien vite qu’il n’en avait pas vraiment besoin, puisqu’il n’avait plus personne à impressionner en n'allant plus travailler et que de toute manière, il voulait toujours sortir le moins possible.

Son domestique allait lui acheter son épicerie, toujours aussi peu raffinée et comme il avait maintenant son propre bar personnel chez-lui, il n’avait même plus besoin de sortir les soirs pour aller dans une taverne.

Mis à part son domestique, qu’il endurait parce qu’il le fallait bien, il resta toujours aussi solitaire, et même encore plus qu’avant.

Il passait ses journées à la maison, il était dans le bois et son domaine était entouré d’une haute clôture, il ne sortait plus pour aller au dépanneur ni pour aller travailler. Il continuait à acheter des billets de loterie, mais il s'en lassa bien vite puisqu'il avait déjà suffisamment d'argent jusqu'à la fin de ses jours.

C’était un peu l’ironie du sort, car lui qui avait toujours voulu gagner, maintenant que c’était fait, il ne savait plus quoi faire de plus ou de moins avec tout cet argent.

La maison, le terrain et les nouveaux meubles, sans compter la nouvelle télévision, lui avaient fait un grand plaisir, mais maintenant, qu’est-ce qu’il pourrait bien faire de plus?

***

Alors qu’il était étendu, encore une fois, sur son divan grandeur jumbo à regarder la télévision, un bulletin de nouvelles passa montrant quelques événements de l’actualité.

C’est alors qu’il eut une idée de génie.

Il n’avait jamais aimé les gens, et les gens le lui rendaient bien, alors, pourquoi ne pas se venger d’eux?

Son premier en tête de liste : son ancien patron. Il acheta donc la compagnie au grand complet et la première chose qu’il fit en étant actionnaire en chef fut de congédier celui qui l’avait tant fait travailler.

Et comme il n’aimait pas la gestion et qu’il n’avait jamais aimé non plus ses anciens collègues, il décida de fermer l’entreprise tout simplement et de tout faire démolir, pour y faire construire à la place un restaurant de fast-food. Ne voulant toujours pas s’impliquer, quelques mois plus tard, il revendit le tout et ne se préoccupa plus ensuite de ce qu’il adviendrait de cet endroit et des gens qui y avaient travaillé.

Il se souvint aussi des autres locataires où il habitait avant. Ils avaient la mauvaise habitude de toujours chuchoter sur son passage et de lui lancer des regards désapprobateurs à chaque fois qu’il les croisait.

Il aurait pu racheter le bloc au complet et tout démolir, comme il avait fait pour son ancien lieu de travail, mais il voulait être un peu plus original. En plus, s’il avait racheté l’immeuble, son propriétaire aurait fait un bon coup d’argent et c’était bien la dernière chose qu’il voulait que de lui faire plaisir! Il engagea donc un pyromane professionnel, qui alla incendier tout le bâtiment en plein milieu de la nuit et qui ne se fit jamais prendre ensuite par la police.

Peu importe si les gens avaient survécu ou non, l’important c’était d’avoir réussi à frapper fort et à l’improviste!

Il repensa ensuite à son pseudo ami, il y avait déjà quelques années de cela, qui ne lui avait jamais remboursé l’argent qu’il avait emprunté. Il engagea donc un voleur expérimenté et lui demanda d’aller cambrioler et vandaliser la demeure de son ancien ami. Lorsque le malfaiteur lui rapporta les objets les plus précieux de cette demeure, John se contenta de les faire brûler pour effacer toutes les traces.

Il ne pouvait pas non plus oublier cette femme qui était sortie avec lui et qui lui avait finalement tourné le dos pour aller dans les bras d’un autre jeune homme. Il engagea donc un tueur à gages au coût d’une petite fortune pour aller assassiner cette donzelle infidèle.

Le tueur à gages réussit sa mission, mais la police retrouva ses empruntes. Lorsque les policiers le retrouvèrent et voulurent l’arrêter, il résista et les policiers durent finalement faire feu, tuant sur le coup le suspect. John était bien content de cette tournure inattendue, car il était maintenant sûr que personne ne le relierait à ce meurtre.

***

Il passa le reste de sa vie ainsi, se vengeant de tout ceux qui avaient pu ou qui continuaient à lui déplaire. Il ne se fit jamais prendre, car il n’engageait que des professionnels et ils étaient si bien payés que jamais ils ne l’auraient dénoncé.

Que ce soit au niveau personnel, social ou même politique et international, il y avait toujours des solutions à tout, en autant qu’on l’argent ne manque pas.

C’est pourquoi il faut toujours être gentils avec ceux qui achètent des billets de loterie, car on ne sait jamais ce qu’ils feront si un jour ils gagnent...

12 janvier 2009

Jeu des titres : Bienvenue chez les fous

Bonjour à tous!

Je sais que j'ai mis du temps à participer de nouveau au Jeu des titres, mais disons que le mois de décembre a été bien rempli... comme tout le monde j'imagine!

J'ai toujours l'intention d'y participer fidèlement... mais peut-être toujours avec mon petit retard dont je n'arrive pas à me débarrasser!

Voici donc ma participation pour le titre précédent. Pour l'autre d'avant ("Votre pseudo suivi de zoo"), je cherche encore et si jamais l'inspiration me vient pour ce titre, j'y participerai avec plaisir.

En attendant, voici :

BIENVENUE CHEZ LES FOUS

Je suis dans un perpétuel néant, une brume grisâtre qui enveloppe et déforme tout ce qui m’entoure.

Je ne sais plus ça fait combien de temps que je suis ici, j’ai perdue la notion du temps depuis longtemps déjà.

Je ne me rappelle plus de grand chose. J’ai l’impression qu’on me donne des médicaments bien souvent, qu’on me drogue peut-être? J’ai l’esprit embrouillé, je ne veux que dormir et qu’on me laisse tranquille. J’ai dû mal à réfléchir, mes idées se mêlent et quand je pense à quelque chose, quand quelque chose semble me revenir, la brume revient me happer soudainement.

Je suis entourée de gens, mais quand la brume est dans ma tête, je ne sais plus trop s’ils sont vraiment là. Certains sont vêtu de blanc, d’autres semblent me regarder avec un grand sourire un peu niais, comme des enfants, mais ces gens me font peur. J’aimerais qu’ils partent et que je puisse m’en aller!

M’en aller où? Je ne sais pas, loin d’ici et tout oublier... mais qu’est-ce qui est loin, qu’est-ce qui est près? Je ne me rappelle de rien, peut-être ai-je souhaité être ici et que j’ai déjà oublié le « avant ». Et si ça recommençait? Si je sortais d’ici et que j’oubliais tout de nouveau, est-ce que ça pourrait être pire que maintenant?

Pourquoi je suis ici? Personne ne veut me répondre! Je pose des questions, je vois des sourires un peu condescendants et ensuite, toujours la même histoire, j’oublie ce qui vient après... et ça recommence.

Je ne comprends pas ce que les gens me disent. J’entends des voix, des sifflements dans ma tête, mais le brouillard omniprésent de mon esprit gobe tout et m’empêche de comprendre.

Je veux savoir pourquoi je suis ici! Et je veux savoir qui je suis!

Je ne me rappelle de rien, ni avant, ni après, j’oublie les jours au fur et à mesure qu’ils se succèdent, je ne me rappelle pas de ma vie avant... je ne sais même pas s’il y a eu déjà un avant.

Quelqu’un pourrait m’aider?

Je ne fais rien, rien ne me tente. On vient me porter à manger, mais je n’ai pas faim. On me force à manger. Puis j’oublie tout de nouveau.

Suis-je malade? Est-ce un hôpital? Une prison? Je ne sais pas... je ne sais plus.

Et qu’est-ce que ce brouillard qui m’enveloppe tout le temps? Est-ce ma vision qui me joue des tours, est-ce qu’il y a vraiment un brouillard ou bien est-ce seulement dans ma tête? Ça non plus, je n’en suis plus certaine!

J’ai l’impression d’être continuellement dans un rêve... ou plutôt un cauchemar. J’essaie de me réveiller et quand je crois me souvenir, je retourne dans ce pays des songes qui est devenue ma réalité. D’ailleurs, qu’est-ce que la réalité? Qu’y a-t-il de vrai dans ce qui m’entoure?

Ces gens en blouse blanche, est-ce que je les imagine aussi? Peut-être est-ce que je suis seule en fin de compte? Mais alors, comment trouverai-je les réponses?

J’ai beau hurler, j’ai beau questionner, j’ai beau pleurer, j’ai beau griffer, rien ne se passe. En fait, oui, toujours cette même brume qui revient envahir mon esprit à chaque fois.

Il me semble parfois apercevoir des formes, des couleurs. Quand j’ai l’impression de me réveillée et que je veux les regarder plus, elles disparaissent subitement et me revoilà dans ce monde teinté de gris uniformément.

Depuis combien de temps? Sommes-nous le jour ou la nuit? Quelle est la date, quelle est l’année?

Suis-je normale? Est-ce que tous les autres vivent la même chose? D’ailleurs, est-ce qu’il y a vraiment des autres?

Est-ce que c’est ça l’être humain? Au fait, suis-je certaine d’être un être humain, je ne suis peut-être que l’esprit de quelque chose?

Est-ce que cela aura une fin? Mais s’il pouvait y avoir une fin, cela voudrait dire qu’il y aurait eu un début et si je ne me rappelle pas du début, il n’y aura peut-être donc pas de fin?

J’ai parfois de vagues souvenirs... Des enfants, un homme avec une toge noire, des gens me regardent et semblent me pointer, des gens pleurent... Mais j’ai dû imaginer tout ça aussi...

***

L’infirmière passa et regarda par la vitre. La patiente #278 avait encore été mise en cellule d’isolement à cause de son comportement trop perturbateur et dérangeant. Cela en était devenue une habitude...

Elle avait hâte que la semaine finisse et d’aller se reposer durant la fin de semaine chez-elle, ces derniers jours ayant été passablement occupés.

C’est vrai que l’arrivée de la patiente #278 au début de la semaine n’avait pas été de tout repos. Elle devait aller en prison au départ, mais un examen psychiatrique avait conclu que son état mental ne le permettait pas et elle s’était donc retrouvée à l’asile.

Elle hurlait souvent et frappait les gens, ce qui obligeait les médecins à augmenter sans cesse sa médication. Et même avec les médicaments, elle se retrouvait souvent dans la cellule d’isolement, une petite cellule dans les teintes de gris, coussinée du plafond au plancher pour empêcher les patients de se faire mal.. En fait, en une semaine d’internat, elle avait pratiquement battu tous les records précédents.

L’infirmière, qui en avait pourtant vu d’autre, ne pouvait que la prendre en pitié. Heureusement pour elle, la patiente semblait avoir tout oublié, comme si son esprit avait fermé une porte au moment du drame.

Mais la question demeurera toujours : était-elle consciente de ce qu’elle faisait au moment de tuer ses 3 enfants ou bien était-elle déjà folle avant?

Peu importe, en autant que la semaine finisse et que l’infirmière soit en congé pour deux jours, le restant n’avait pas d’importance...

30 décembre 2008

7 ans...

Ma chère grand-maman... Ça fait déjà 7 ans aujourd'hui que tu nous as quittée. Tu es partie si vite, sans que rien ne laisse présager ce qui allait arriver...

À chaque année ou presque, qu'il s'en souvienne ou non, j'étais avec grand-papa en cette journée. Cette année, c'est différent, car lui aussi n'est plus là...

Je me rappelle ton dernier Noël, la fatigue qui avait suivi et le vilain rhume qui t'a conduite à l'hôpital et qui a fait que tu n'en es pas ressortie en fin de compte. Je me rappelle cette dernière nuit à ton chevet à te veiller, espérant sans trop y croire, que tu nous reviendrais. Triste nuit, mais je ne regrette rien et c'est une chance que j'ai eu de pouvoir t'accompagner ainsi dans tes derniers moments, contrairement à mes soeurs et à mes cousines.

J'avais quand même l'esprit en paix, car je n'avais pas de remords et je savais que j'avais tout fait pour te rendre heureuse.

Après ton départ, on a pris soin de grand-papa et de ta fille. Grand-papa n'a pas cessé de s'ennuyer de toi, il a vécu de longues années après toi, mais en pensant à toi à chaque instant. Lui aussi a eu la chance de connaître un dernier Noël tout à fait magique, pleins d'émotions, avant de s'éteindre sereinement.

Chaque année, à cette date, je ne peux faire autrement que de me rappeler tous ces moments, mais aussi tous les moments heureux que nous avons partagés. Ma grand-mère qui me servait de gardienne quand j'étais petite, mon grand-père avec qui j'ai passé des après-midis à jouer, mon grand-père que j'allais voir dès que j'avais un moment de libre, ma grand-mère avec qui j'allais faire l'épicerie, mes grands-parents que j'avais la chance de voir à tous les jours en allant porter leur courrier... Tant de beaux et bons moments, je peux dire que j'ai vraiment été très chanceuse de vous avoir si longtemps et si proches!

Et même après ton départ, j'ai continué à prendre grand soin de grand-papa, à aller le voir le plus souvent possible et dans ses derniers mois, à le gâter autant que possible en sachant la fin proche...

Cette année, étrangement, je suis un peu moins triste, car je sais que tu n'es plus toute seule et grand-papa n'est plus aussi triste à son tour. Grand-papa est venu te rejoindre et je sais que vous êtes enfin réunis.

24 décembre 2008

Joyeux Noël!!!

Bonjour à tous!

Je sais que j'ai négligé un peu ce blog ces derniers temps... je n'ai même pas participé à l'avant-dernier jeu des titres (votre pseudo suivi de zoo)... mais bon, j'ai été prise dans la frénésie du temps des fêtes... un peu comme tout le monde j'imagine!

Comme résolution, j'espère arriver à écrire un peu plus souvent sur mon blog, écrire à mes amies plus souvent aussi et également essayer de ne plus écrire mes textes pour le jeu des titres en retard! D'ailleurs, à ce sujet, dès que le temps des fêtes est terminé, je vais m'y remettre et je compte bien participer à "Bienvenue chez les fous".

Pour le moment, je vous souhaite à tous un très JOYEUX NOËL ET UNE TRÈS BONNE ANNÉE 2009.

1 décembre 2008

Jeu des titres : La corneille et le maringouin

Et me revoilà avec ma bonne vieille habitude de participer au jeu des titres avec un peu de retard... Mes bonnes résolutions n'auront pas duré bien longtemps en fin de compte!

Mais à voir le faible taux de participation pour ce titre, cela me console et je me dis que vaut mieux tard que jamais!

En passant, si vous ne savez pas de quoi il s'agit, allez voir sur le site http://lejeudestitres.canalblog.com/ .

Le titre de cette fois-ci : La corneille et le maringouin. Je ne sais pas pour vous autres, mais moi, cela m'a quelque peu coupé l'inspiration sur le coup... surtout à ce temps-ci en regardant par la fenêtre et en voyant la neige tomber!

Voici donc mon texte, qui n'est ni un conte pour enfants ni une Fable de la Fontaine.

LA CORNEILLE ET LE MARINGOUIN

Par une belle journée d’été, le maringouin volait, la tête basse, déprimé, ressassant de sombres pensées, zigzaguant entre les branches d’un arbre sans trop y penser, à la recherche d’une autre proie à piquer afin de lui retirer un peu de son sang. La journée avait déjà été bien rentable, encore quelques pics et il pourrait s’en retourner chez-lui.

Chez-lui, seul, à ne rien faire, avec personne à qui parler... Il était maintenant seul car le restant de son essaim avait été cruellement mutilé et massacré durant la saison et il était le dernier survivant de sa famille.

Il repensait sans cesse à tous les membres de son clan, à sa famille, à ses amis, à sa bien-aimé... qui avait tous disparu au cours des derniers jours et n'arrivait pas à se sortir de cette torpeur et ce désespoir sans fond.

Son père, après avoir piqué un jeune humain, avait été écrabouillé par la main de celui-ci devant ses yeux. Au moins, il était mort sur le coup, contrairement à plusieurs autres.

Sa mère s’était engluée dans une toile d’araignée et avait été dévorée vivante avant qu’on ait pu la sauver.

Sa soeur, tant qu’à elle, était restée collée sur la résine d’un arbre  et n’avait pu se décoller avant de mourir de faim et de se dessécher sur place. On pensait même que c'était peut-être un suicide après avoir appris la mort de ses deux parents.

Son oncle faisait un excès de vitesse en volant et n’avait pas vu le pare-brise lui foncer dessus avant qu’il ne soit trop tard.

Sa cousine avait été avalée tout rond par un moineau qui passait dans le coin et son ami était mort en tentant de la sauver... il l'avait finalement rejointe dans le fond de l'estomac de l'oiseau.

Sa grand-mère s’était noyée dans une mare d’eau stagnante, alors que son voisin, en tentant de la sauver, s'était fait happé par la langue d'une grenouille...

Et c'était bien sûr sans oublier sa dulcinée, qui périt sous la patte d'une corneille dans d'affreuses souffrances. 

Et la liste des histoires d’horreur s’allongeait encore longtemps.

Il ne pouvait se résigner à cette fatalité qui avait décimé sa famille si rapidement, alors que les autres clans allaient joyeusement se ravitailler et gambadaient gaiement durant la belle saison, ennuyant avec plaisir les humains et les autres espèces animales.

Décidément, la vie avait été cruelle avec son essaim cette année. Maintenant qu’il était seul, il se devait de pondre le plus d’oeufs possible pour tenter de rebâtir de nouvelles fondations et recréer une nouvelle famille.

Mais à chaque instant, il sentait le danger dans son dos. Si une malédiction s’était abattue sur sa lignée, il ne voyait pas pourquoi lui, il échapperait au destin!

Toujours à ses idées noires, il vit une corneille en train de déguster un ver de terre pas très loin de lui. Une rage folle l’envahit alors, car c’était une corneille dans ce genre qui avait piétiné sa bien-aimée, l’écrabouillant et lui broyant des membres sans la tuer sur le coup. Il s'était alors ensuivit une longue agonie et il était arriver trop tard pour lui apporter un dernier réconfort.

Il décida que cette corneille serait sa dernière victime de la journée, espérant ainsi venger quelque peu sa belle.

Mais malheur à lui, la corneille sentit sa présence avant qu'il n'atteigne son but et décida qu’un maringouin serait un bon dessert pour le dîner. Le chasseur devint alors la proie, notre pauvre maringouin volant à une vitesse effarante pour sauver sa peau, alors que la corneille battait paresseusement des ailes derrière lui sans se soucier de l’issue de la course.

Heureusement, le maringouin réussit à se cacher sous une feuille et passa inaperçu aux yeux du volatile qui continua tout simplement son chemin.

Le maringouin, haletant et tremblant, avait perdu la moitié du sang accumulé durant cette course contre la mort. Il se sentait faible et avait le tournis, décidément, cette surcharge d’émotions ne lui avait fait aucun bien. Il s'endormit à cet endroit même, oubliant même d'aller porter le peu de la réserve de sang qui lui restait.

Le lendemain, il se trouva encore plus mal en point, fiévreux et grelottant par intermittence, et il se dit qu’il avait probablement attrapé un bon rhume avec l'humidité et la fraîcheur de la soirée. Ses doutes se confirmèrent, alors que ses symptômes empirèrent encore le lendemain.

Alors qu’il se sentait à l’article de la mort, il rit de cette ironie : lui, le seul survivant, évitant de peu la mort tout l’été, poursuivi par une horrible corneille, le seul espoir de poursuivre sa lignée, allait finalement succomber des effets indésirables d’un vilain rhume.

Puis, dans un dernier sursaut d’énergie, s’envola avec une idée bien précise dans la tête. Après un petit moment de planage entrecoupé de battements d’ailes de plus en plus faibles, il trouva celle qu’il cherchait : une corneille. Au diable qu’elle le voit ou non cette fois-ci, tout ce qu’il voulait, c’était la piquer, ce qu’il réussit de peine et de misère, avant de se faire engloutir comme apéritif du matin.

En se faisant avaler, il eut une dernière pensée pour sa bien-aimée avant d’être submergé par la noirceur éternelle. Il avait au moins réussi à la venger : en effet, cette corneille succomberait d’ici un jour ou deux à ce terrible fléau, à cette épidémie qui faisait des ravages... le Virus du Nil.

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