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Vive les hérissons et l'écriture!
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28 juillet 2008

Le chic estival : partie 6 fin

L’homme était toujours dans sa cabine du bateau. Tellement concentré par le travail, il n’aurait pas pu dire si c’était le jour ou la nuit. Il venait de perdre en plus quelques milliers de dollars au casino, il n’était donc pas de bonne humeur et essayait par les affaires de ravoir ses gains.

Des coups résonnèrent à la porte. Au début, il ne les entendit pas, concentré comme il l’était. Puis, les coups se faisant plus insistants, il se leva d’un bond pour aller ouvrir la porte et lancer une verte jérémiade à celui qui osait le déranger ainsi.

Il fut surpris d’y trouver son domestique, qui n’avait même pas le droit de venir sur cet étage. La colère l’emporta et il faillit lui claquer la porte au nez, après le menacer de le renvoyer, quand il s’aperçut que le jeune homme avait probablement été battu. Un oeil tuméfié, le coin de la lèvre fendue, il semblait aussi penaud de se trouver là qu’un enfant qu’on surprend en train de fouiller dans le garde-manger. Il tendit à l’homme une lettre puis s’en retourna rapidement dans le quartier des domestiques.

L’homme lut la lettre, même si sa première idée aurait été de la jeter tout simplement. La lettre disait que quatre ravisseurs avaient enlevé sa femme et que s’il voulait la retrouver vivante, il devait venir porter une somme d’argent astronomique comme rançon. Il devait la déposer à tel endroit et à telle heure avant que le bateau ne parte le jour même. Les ravisseurs avaient renvoyé le domestique comme message, en lui faisant promettre de ne parler à personne d’autre de cette histoire.

Pour la première fois depuis plusieurs jours, un sourire ourla sur le coin des lèvres de l’homme. Il jeta la lettre et retourna à ses affaires, sans plus y prêter attention. Il se rappela du jeune domestique et envoya un employé le soigner et demanda à le voir ensuite. Sous menace de le renvoyer, il lui fit jurer qu’il devait tout oublier de cette histoire d’enlèvement et que jamais il n’en parlerait. Le domestique jura, tout à fait honnêtement. Peu lui importait que sa maîtresse ait disparu, en autant qu’il continuait à travailler pour Monsieur, après tout, c’est lui qui avait l’argent pour le payer, c’était tout ce qui comptait. Il retourna dans ses quartiers et attendit la fin de la croisière.

L’homme retourna à ses occupations, oubliant presque qu’il était toujours sur un somptueux bateau de croisière. Il était quand même de meilleure humeur qu’au début du voyage.

Après tout, un enlèvement, c’était un peu comme un divorce, sauf que ça ne lui coûtait pas un sou. En plus, il venait de se débarrasser du même coup de ce fatigant petit caniche. Oui, la croisière que sa femme voulait tant avait été rentable finalement!

Au retour, il se dépêcha de se trouver une jeune et jolie donzelle. Elle finirait probablement par lui coûter aussi chère que sa femme disparue, mais au moins, ça paraissait un peu plus chic d’être avec elle qu’avec cette vieille bourrique et son chien!

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Commentaires
J
Superbe!!! Mais je me suis tellement excité que j'ai commenté à chacun des billets...lolol...<br /> J'aime beaucoup!
M
J'espère que tu t'amuses à les écrire, autant que nous à les lire :)
L
Je ne sais quoi dire. Décidement, bravo! J'ai eu un petit amusement a la fin, je voyais presque la conclusion avec un brin d'ironie. Merci pour tes histoires toutes plus surprenantes les unes que les autres
C
Ça valait vraiment le coup d'attendre quelques semaines pour lire cette nouvelles.<br /> L'art de tenir le lecteur en haleine. Bravo!<br /> La morale des riches en prend tout un coup dis donc.
D
Ben, j'ai bien aimé mais, ca aurait put etre plus long. Ca se lit trop vite. Tu as toujours ta verve. Continue, j'en veux d'autres à lire.
Vive les hérissons et l'écriture!
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